Les Etats-Unis et le Golfe de Guinée : intérêts, posture, perspectives

Introduction

Si l’Afrique sub-saharienne n’est pas une zone d’intérêt prioritaire pour les Etats-Unis (voir le Rapport 9 de l’Observatoire de mai 2017), les défis qu’elle présente doivent néanmoins être pris en compte dans une perspective de sécurité globale. Elle est ainsi considérée depuis les années 2000 comme un terrain particulièrement propice à l’implantation d’organisations « extrémistes violentes » et redevient plus récemment un théâtre la « compétition stratégique » avec la Chine et la Russie.

  • Pour répondre à ces défis, les Etats-Unis privilégient une stratégie indirecte, d’économie des forces, cherchant à soutenir des partenaires régionaux et internationaux (notamment la France) dans la poursuite d’intérêts communs. Les grands objectifs de Washington sur le continent sont :  
  • Le soutien à la croissance économique, au commerce et à l’investissement ;
  • La progression de la paix et de la sécurité ;

Et, avec plus ou moins d’insistance selon les Administrations, le renforcement des institutions démocratiques locales. La formulation la plus récente d’une stratégie pour l’Afrique, en décembre 2018, réaffirme l’importance de « promouvoir les échanges et les liens commerciaux » et de poursuivre la lutte contre « le terrorisme islamiste radical », ainsi que les efforts de résolution des conflits armés. Mais le troisième « intérêt fondamental » cité par John Bolton est de veiller à ce que « les dollars [payés par le] contribuable pour l’aide soient utilisés de façon rentable et efficace » (« efficiently and effectively »).

Cet impératif conditionne une révision de la stratégie d’aide, qui doit désormais se concentrer sur « les pays clefs et des objectifs particuliers », dans la mesure où ils correspondent aux intérêts américains et contribuent à rendre les partenaires plus « autonomes » (« toward self-reliance »). Cette approche sélective s’applique à l’assistance de sécurité et justifie aussi une révision à la baisse de la posture militaire continentale, comme l’a annoncé en novembre 2018 le général Waldhauser, commandant de l’Africa Command (AFRICOM).

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