Perceptions du "phénomène Trump" en Eurasie : attentes raisonnées et pragmatisme

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Isabelle Facon,

in Regards sur l'Eurasie, l'année politique 2017 (Les Etudes du CERI, n°235-236)

, 21 février 2018

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Dans les pays de l’ex-URSS comme ailleurs, la campagne présidentielle américaine de 2016 a été suivie avec beaucoup d’attention. Les positions des deux candidats quant à la situation dans cet espace étaient très différentes. Hillary Clinton avait jugé dangereux les processus d’intégration encouragés par la Russie et fustigé le comportement de cette dernière dans le conflit ukrainien. Donald Trump avait affiché des positions compréhensives quant à l’annexion de la Crimée et exprimé un intérêt pour le rétablissement de coopérations avec Moscou.

Un an après son élection, le Kremlin n’espère plus que la nouvelle administration rende les relations américano-russes moins chaotiques. Tout en se félicitant probablement du symptôme de « déclin de l’Occident » qu’il perçoit dans cette élection et des éventuelles opportunités qu’elle ouvre si elle permet un désengagement relatif de la puissance américaine en Eurasie et en Europe, il semble résigné, pour les années à venir, au maintien d’une relation très tendue et transactionnelle avec Washington – les détracteurs de Trump aux Etats-Unis ayant fait du « dossier russe » leur arme principale pour contrer le nouvel occupant de la Maison Blanche.

Les autres pays de l’ex-URSS ont abordé cette élection de manières diverses. Certains n’avaient pas fait mystère de leurs fortes appréhensions à cet égard, pointant au pire la complaisance de Donald Trump à l’égard de Moscou, au mieux son manque d’expérience internationale, dont ils craignaient de pâtir (la Russie risquant d’en tirer profitG. Mchedlishvili, « Georgia », in A. Shirinyan, Z. Shiriyev, G. Mchedlishvili, « Examining how the South Caucasus is responding to Trump », Expert Comment, Chatham House, 24 août 2017, https://www.chathamhouse.org/expert/comment/examining-how-south-caucasu…). D’autres espéraient que son installation à la Maison Blanche, si elle conduisait à un apaisement des tensions russo-américaines, réduirait la pression que celles-ci exercent sur euxR. Standish, « Central Asia’s autocrats welcome the age of Trump », Foreign Policy, 31 janvier 2017, http://foreignpolicy.com/2017/01/31/central-asias-autocrats-welcome-the… – tout en souhaitant que la possible convergence Trump-Poutine soit suffisamment circonscrite pour ne pas donner à Moscou l’impression d’avoir carte blanche dans l’ex-URSS. D’autres enfin supposaient qu’elle ne modifierait guère la politique américaine dans la région, dont l’administration Obama avait plutôt tendu à se désengager. Un an après, qu’en est-il de la perception par les pays de la zone des effets sur leurs intérêts stratégiques de l’arrivée au pouvoir de Trump ?

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Isabelle Facon,

in Regards sur l'Eurasie, l'année politique 2017 (Les Etudes du CERI, n°235-236)

, 21 février 2018

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