IntroductionDocument clos le 20 janvier 2025.
On a observé, en 2024, une forte activité diplomatique à haut niveau de la Russie dans l’Indopacifique. Au printemps, Vladimir Poutine s’est rendu en Chine, en Corée du Nord et au Vietnam. En juillet, il recevait à Moscou Narendra Modi. Parmi les enseignements de la guerre en Ukraine figure le constat que beaucoup de pays asiatiques, tout en condamnant l’agression de la Russie et ses atteintes à l’intégrité territoriale de son voisin, n’ont pas souhaité suivre les pays occidentaux sur les sanctions et la stratégie d’isolement de Moscou
Ces circonstances invitent à s’intéresser au rôle de Moscou en Indopacifique alors que la guerre en Ukraine renouvelle les termes du rééquilibrage de sa politique étrangère en faveur d’une présence accrue en Asie. Ce rééquilibrage qu’elle a engagé il y a plus d’une décennie est rendu encore plus indispensable par l’effet destructeur de son attaque contre l’Ukraine sur ses relations politiques et économiques avec les pays occidentaux. Cela appelle à une vigilance particulière quant aux moyens qu’elle pourrait déployer pour minimiser l’empreinte de ces derniers en Indopacifique – empreinte qu’elle juge contraire à ses propres intérêts régionaux.